18 octobre 2023

Reconnaître la mérule

Comment reconnaitre la Mérule ?
Comment reconnaitre la Mérule ?

Comment reconnaitre la Mérule ?

Reconnaitre la mérule (Serpula lacrymans) est une mission délicate tant l’aspect de ce champignon peut varier en fonction de sa phase de développement.

Si lorsque la fructification de ce champignon est très développée, il est possible d’identifier des critères de détermination propre à cette espèce que peuvent reconnaitre un très bon spécialiste, dans la plupart des cas, il est indispensable de recourir à une analyse. Le recours à un laboratoire spécialisé réalisant des analyses permet de garantir la fiabilité de l’identification et d’éviter la confusion avec d’autres champignons lignivores ayant un sporophore du même type. Une telle confusion peut amener à faire réaliser un traitement couteux et inutile pour d’autres espèces de champignons.

Quels sont les conditions favorables au développement de la mérule ?

Le développement de la mérule passe au départ par un taux d’humidité anormalement élevé notamment dans le bois d’œuvre. C’est aux alentours de 22% que la mérule trouve des conditions favorables à sa croissance. C’est à partir de là que son mycélium primaire peut se développer avant qu’apparaissent les syrottes qui permettent à la mérule de s’auto-alimenter en eau et de continuer son développement y compris si les désordres dans le bâtiment à l’origine de l’humidité sont supprimés. C’est cette capacité qu’a la mérule à s’auto-alimenter en eau grâce à ses syrottes qui en fait un redoutable champignon lignivore nécessitant la mise en œuvre d’un traitement spécifique et couteux.

Quelles sont les différentes méthodes d’analyses permettant d’identifier la mérule !

La microscopie est une technique traditionnelle largement adoptée par les mycologues pour l’identification des espèces fongiques. Elle présente l’avantage d’être économiquement abordable, d’offrir une mise en œuvre rapide et de permettre l’obtention de clichés microscopiques de grande qualité. Toutefois, elle présente des défis en matière d’interprétation, en particulier lorsque le mycélium observé est à un stade préliminaire, rendant l’identification complexe.

L’analyse ADN via la méthode PCR repose sur la détection de séquences d’ADN spécifiques. Elle est reconnue pour sa rapidité d’exécution et coûte généralement entre 150€ et 200€. Dans le domaine médical, elle s’est imposée comme une technique de choix pour confirmer la présence ou l’absence d’une cible spécifique dans un échantillon. Cependant, sa portée est limitée à une comparaison avec une cible donnée, produisant un résultat binaire : positif ou négatif.

De son côté, l’analyse par séquençage d’ADN offre une exploration plus approfondie, permettant de lire une séquence ADN et de la juxtaposer à des bases de données existantes pour déterminer l’identité exacte de l’échantillon. Cette technique offre l’avantage distinct de fournir une identification précise, au-delà d’une simple validation. Néanmoins, elle est associée à des coûts élevés (entre 200€ – 1000€ selon la méthode) et à des délais d’analyse plus longs, pouvant s’étendre de 4 à 6 semaines.

En synthèse, chacune de ces méthodologies offre des avantages et des inconvénients distincts.
Au Canada, il est courant de voir les laboratoires associer la microscopie et l’analyse ADN via la technique PCR lorsqu’il s’agit d’étudier et d’identifier les champignons du bâtiment, affirmant l’efficacité et la fiabilité de cette approche combinée.

Le recours à un spécialiste de l’état parasitaire dans les immeubles bâtis est indispensable afin d’identifier avec certitude l’espèce de champignon présente dans le bâtiment. La plupart du temps l’opérateur réalisant l’état parasitaire est amené à faire analyser des parties de champignons ou de bois qui auront fait l’objet d’un prélèvement. Certes cela occasionne un surcoût, mais cette analyse garantit une identification incontestable de l’espèce en présence. C’est ainsi que les mesures à prendre (traitement curatif, remise en état du bâtiment) peuvent l’être de manière adaptée en fonction de l’espèce de champignon formellement identifiée.