LES CHAMPIGNONS LIGNIVORES
Les champignons lignivores (qui dégradent le bois) ne peuvent se développer qu’à la condition de trouver un milieu favorable et des bois d’œuvre comportant un taux d’humidité important.
Un taux d’humidité dans le bois anormalement élevé est donc une condition impérative pour qu’une infestation et un développement de champignons aient lieu.
La relation entre le bois et l’eau :
Le bois d’œuvre est un matériau qui agit comme une éponge et qui se met en permanence en équilibre hygroscopique avec le milieu dans lequel il est placé.
Le bois tend à perdre de l’eau et à sécher dans un milieu peu humide et à reprendre de l’eau dans un milieu humide.
Lorsque le bois reste soumis aux même conditions (température et humidité de l’air) pendant un certain temps son humidité se stabilise.
Le taux d’humidité d’un bois qui se met en équilibre hygroscopique dans un environnement intérieur avec une température de 20° et une humidité dans l’air de 50% sera compris entre 9% et 11%. Dans ces conditions normales, les champignons ne peuvent pas se développer.
Sachant qu’une infestation par un champignon lignivore ne peut commencer que lorsque l’humidité du bois dépasse les 22 %, il est évident que seul un désordre dans le bâtiment peut conduire à l’apparition de champignons.
Exemples d’équilibre hygroscopique du bois en tenant compte des seuls paramètres que sont le taux d’humidité dans l’air et la température :
- Maison chauffée et correctement ventilée : température de 20°, humidité de 50% → H% du bois = 10%
- Maison chauffée et mal ventilée : température de 20°, humidité de 85% → H% du bois =18%
- Bois situé en sous-sol/cave mal ventilée : température 15°, humidité 95 % → H% du bois = 24%
- Bois situé en extérieur en Bretagne : température 10°, humidité 85 % → H% du bois =19%
Bien plus que la température, l’humidité relative dans l’air joue un rôle prépondérant dans l’élévation du taux d’humidité dans les bois. Sans apport d’eau autre, un taux d’humidité relative de l’air supérieur à 90% est déjà de nature à permettre l’apparition de champignons lignivores.
Les éléments favorables à une augmentation de l’humidité dans le bois sont :
- Humidité de l’air très élevée durant une longue période en l’absence de ventilation,
- Confinement des bois sous des revêtements de sol,
- Eau stagnante ou de condensation,
- Fuite d’eau (infiltration toiture, tuyauterie…),
- Remontée capillaire d’humidité dans les murs.