Quels insectes xylophages dégradent ma charpente ?
Les insectes xylophages qui dégradent les charpentes sont nombreux (capricorne des maisons, vrillettes, lyctus…). Les infestations dépendent d’une part du type d’essence utilisée pour construire la charpente et d’autre part de la présence ou non d’aubier dans le bois mis en œuvre.
C’est quoi l’aubier dans le bois ?
L’aubier est le bois « vivant » de l’arbre. C’est dans l’aubier du bois que circulent l’eau et la sève, cette partie du bois est donc perméable. Généralement de couleur claire l’aubier est peu dense et peu résistant aux agents de dégradation biologique du bois. Par sa couleur claire, il se distingue facilement du duramen (bois parfait de couleur plus foncée) pour certaines essences. Pour les essences pour lesquelles il n’est pas possible de distinguer l’aubier du bois parfait la résistance du bois parfait est alors la même que celle de l’aubier vis-à-vis des agents de dégradations biologiques du bois.
Pour les bois à aubier différencié, le duramen est généralement plus résistant aux attaques d’agents de dégradations biologiques du bois.
Cette distinction est très importante car pour certaines essences de bois très utilisées en charpente, la présence d’aubier ou non joue un rôle prépondérant dans le développement des attaques par les insectes xylophages.
Une charpente en bois de résineux constituée uniquement de bois d’œuvre débité dans le bois parfait (duramen) ne pourra pas être attaquée par du capricorne des maisons, alors que pour cette même essence une pièce de bois constituée en tout ou partie d’aubier pourra facilement être dégradée.
Le type d’essence et la présence ou non d’aubier dans le bois mis en œuvre sont donc des éléments très important quant à la possibilité de voir des insectes xylophages se développer dans le bois.
Quels sont les principaux insectes xylophages qui dégradent les bois de résineux ?
Le capricorne des maisons (Hylotrupes bajulus), la petite vrillette et le Nicobium castanéum sont les principaux insectes à larve xylophages qui dégradent les bois de charpente en résineux. En présence d’aubier notamment sur les pièces de bois de faible section, la présence de ces insectes peut conduire à une dégradation très importante de l’ouvrage. Pour des raisons économiques et de ressources, la majorité des charpentes est aujourd’hui réalisée en résineux (pin maritime, pin douglas, épicéa, mélèze).
Quels sont les principaux insectes xylophages qui dégradent les bois de feuillus ?
Pour les charpentes en bois de feuillus (chêne ou châtaigner), les dégradations ne concernent que l’aubier du bois, le duramen de ces essences étant particulièrement résistant aux insectes à larves xylophage. Le fait que le duramen de ces essences soit naturellement résistant aux insectes à larve xylophage limite considérablement le risque d’infestation. Il est possible de retrouver sur des bois feuillus des insectes xylophages tels que le lyctus, la vrillettes ou l’hespérophanes…
Quels sont les autres facteurs qui influent sur les attaques d’insectes à larve xylophage ?
Les dégradations par des champignons du bois en présence d’une humidité importante est de nature à favoriser le développement d’insectes à larves xylophages tels que la grosse vrillette ou les charançons du bois.
L’âge des bois mis en œuvre est aussi un élément important dès lors que l’on sait que plus un bois est vieux, moins il comportent de nutriments nécessaires au bon développement des insectes à larve xylophage.
Et les termites dans la charpente ?
Les termites qui occasionnent des dégâts dans les bâtiments sont quasi exclusivement les termites souterrains. Vivant dans des colonies installées sous terre, les termites dégradent principalement des bois situés dans des caves ou les bois situés près du sol. La majorité des attaques de termites dans une habitation concerne les huisseries de portes, les planchers en bois, les plinthes. Il arrive parfois que les termites montent jusque dans les bois de charpente, mais ces situations sont plutôt rares.
Conclusion :
Les attaques par des insectes xylophages et leur développement dépendent de différents facteurs (type d’essence, présence d’aubier ou non, âge de la construction, essence de bois mis en œuvre). En présence de dégradations ou d’indices d’infestation sur les bois, il est vivement conseiller de faire établir un état parasitaire par un professionnel compétent afin de disposer des informations indispensables quant à la réalisation ou non traitement des bois.