La charpente d’une église dégradée par les termites
Le département de la Gironde fait depuis longtemps partie des départements largement concernés par le problème des termites.
Des termites dans une église
Notre cas de figure se déroule dans une église située dans la région de St Emilion qui est réputée pour ses grands crus classés. Les spécialistes connaissent la présence fréquente de termites souterrains dans les piquets de vigne, dans des bâtiments viticoles et dans les habitations de ces régions. Si la présence de termites est souvent localisée dans les parties basses des bâtiments (là ou débutent les attaques de termites souterrains), il arrive parfois de trouver des termites souterrains dans les bois de charpente !
Les termites souterrains dans une charpente, c’est possible ?
Si les termites souterrains, comme leur nom l’indique, vivent sous terre, il se nourrissent de matière cellulosique et donc de bois. Il est très fréquent de constater leurs dégâts et leur présence dans des ouvrages bois situés dans les parties basses des bâtiments :
Dans les caves sur les murs en pierre, les solivages, poutres en bois,
Au rez-de-chaussée dans des ouvrages bois tels que les planchers, plinthes, huisserie, menuiseries, escalier, linteaux…
Dans les niveaux supérieurs, leur présence et leurs dégâts sont moins fréquemment constatés mais il est tout à fait possible de les trouver dans les planchers des étages supérieurs, voire dans des bois de charpente.
La charpente d’une église romane du XIIème siècle ravagée par les termites !
Ayant survécu aux guerres de religion, remise en état successivement au XVème siècle puis au XVIIIème siècle, c’est aujourd’hui les termites qui mettent en péril ce bâtiment historique en s’attaquant aux boiseries et à la charpente bois de l’édifice.
C’est ainsi qu’un spécialiste du réseau XYLODIAG a été amené à réaliser un état parasitaire afin d’établir la situation de ce bâtiment au regard des agents de dégradation biologique du bois.
Après un examen minutieux dans le bâtiment, la présence de nombreux agents de dégradations des bois a été mise en évidence, les différents agents de dégradations du bois sont détaillés ci-après.
Des dégradations par termites souterrains :
Dégradations par termites souterrains sur entrait de ferme et son arbalétrier.
Dégradations par termites souterrains sur une panne sablière.
Des dégradations par insectes à larves xylophages :
Dégradations par la vrillette des bibliothèques (Nicobium castanéum) sur des chevrons en bois et autres pièces de charpente.
Dégradations par capricornes des maisons (Hylotrupes bajulus) sur un poinçon en bois de résineux
Des dégradations par champignons lignivores :
Dégradations par champignon lignivore (pourriture cubique) dont l’espèce n’a pus être identifiée en l’absence de matière végétative et de sporophore.
La solidité de l’ouvrage compromise :
Pénétration du poinçon au cœur du bois sur plusieurs centimètres témoignant d’importantes dégradations et d’un risque de rupture de la pièce de bois.
Conclusion
Au cours de cette mission d’état parasitaire différents agents de dégradation biologique du bois ont été identifiés :
Termites souterrains,
Insectes à larves xylophages,
Champignons du bois.
Le rapport de constat d’état parasitaire rédigé à l’issue de la mission à permis d’éclairer le propriétaire du bâtiment qui a ainsi pu prendre les mesures nécessaires à la bonne conservation du bâtiment pour garantir sa pérennité dans le temps :
Suppression des causes d’humidité (infiltrations d’eau de pluie) ayant permis de développement d’un champignon de pourriture cubique,
Mise en œuvre d’un traitement curatif des bois de charpente en vue de stopper l’infestation par les insectes à larves xylophages en association avec un traitement plus global pour protéger le bâtiment contre les termites,
Remplacement des bois d’œuvre dont la résistance mécanique trop affaiblie ne permettait plus de garantir la solidité de l’ouvrage !
In finé, la mission d’état parasitaire qui a pour objectif d’identifier les pathologies des bois permet de définir les mesures à prendre en fonction de la situation rencontrée.
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